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Midi ; mais nonobstant son indigence, cette flore hyperborée est une flore générale et complète. On doit s’attendre à y trouver les classes et les familles dans un tout autre rapport que sur le terrain uniforme et borné du Pic. En effet, les phanérogames y sont aux cryptogames comme à et les dicotylédones dans la même proportion eu égard aux monocotylédones. Les graminées, réunies aux cypéracées, forment plus d’un quart des phanérogames ; les crucifères un septième, les saxifrages tout autant, les syngénèses un treizième seulement. Sur cryptogames on compte mousses au sommet du Pic du Midi je n’en ai compté que mais ici nous avons lichens, et là il n’y en a que voilà de grandes différences ; ce sont celles d’un pays comparé à un site ; elles diminuent à mesure qu’on recule les limites de celui-ci. Presque tous les lichens de l’île Melville et une bonne partie de ses mousses, habitent les Pyrénées et les Alpes ; et les deux chaînes partagent avec elle plus d’un tiers de sa végétation. On pourrait même ajouter à ce tiers, plusieurs espèces trop faiblement distinguées des nôtres, pour n’être pas considérées comme de simples variétés locales ; et dans le nombre de celles qui sont réellement différentes, aucune ne nous offre un type qui nous soit étranger. Si nous nous réduisons aux plantes dont l’identité spécifique est hors de contestation, le sommet du Pié du Midi, dans son étroite circonscription, ne renferme pas moins de à espèces de l’île Melville. Mais si nous faisons entrer dans nos comparaisons celles qu’une étroite analogie semble avoir destinées à se représenter réciproquement, dès-lors une portion notable de la végétation de chacune des deux stations est en quelque sorte la copie de la végétation de l’autre ; et, ce qui est assez singulier en ce genre pour mériter d’être