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100 ETAT DE LA VEGÉTATION.

La végétation de nos sommets nous présente toutes lés anomalies de ces distributions.

À la cime du Pic du Midi, nous remarquons d’abord quelques plantes triviales, qu’il possède en commun avec les plaines adjacentes. Elles font peu de sacrifices à l’âpreté d’un climat aussi sévère. Seulement leur développement est restreint, et leurs dimensions sont amoindries. Quelquesunes se distinguent encore par un vert plus glauque, et cette modification est ordinairement accompagnée d’une moindre porosité de répiderme, d’où résulte la résistance qu’elles opposent à la dessiccation voilà pour elles là part, du climat tout entière.

Sauf ces plantes que le Pic à dû recevoir dé proche en* proche, sa végétation se compose généralement d’espèces ` étrangères aux contrées limitrophes, mais dont on retrouve la plus grande partie dans diverses chaînes, et plus : particulièrement dans les Alpes du Dauphiné, de la Suisse et du Piémont. Ici les communications deviennent déjà plus difficiles à’ supposer, vu la grandeur, des intervalles, et la constitution physique des plaines interposées. Ajoutons que* si l’on compare une à une les espèces- qui paraissent habiter indifféremment les Alpes et les Pyrénées, il est-rare qu’on n’y voie pas l’origine empreinte et le caractère normal modifié par le caractère de la patrie.

Outre les plantes qui leur sont commùnes r chacune des deux chaînes en a qui lui sont propres. Le sommet de notre Pic en réunit dix ou douze faisant partie de la végétation locale des Pyrénées et dans ce nombre on en remarque une couple, si exactement calquées sur certaines espèces dès Alpes, qu’on les dirait destinées à représenter ici le type de celles qu’à leur tour les Pyrénées ne possèdent pas.