Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/283

Cette page n’a pas encore été corrigée

AU SOMMET DU PIC DU MIDI. O,5.

reste-t-il de notre côté une singularité qui n’en a point : nos.lichens forment à eux seuls les cinq sixièmes de la classe, et les mousses à peine un dixième, en sorte que les deux cinquièmes de notre Flore sont la part d’une unique famille de cryptogames.

Ces anomalies n’ont rien qui doive nous surprendre. Un groupe de 1 33 espèces, prises en un seul et même lieu est loin d’offrir une base assez large aux compensations qui ramèneraient les exceptions à la règle. La cime du Pic du Midi n’est pas une contrée c’est un point dont le : sol est aussi uniforme que limité. Ses rochers appellent" les lichens ; ses débris repoussent ce qui exige un terrain substantiel, demandé l’ombre ou recherche l’humidité. On ne saurait appliquer qu’avec réserve à la végétation toute spéciale d’une localité toute particulière, des considérations générales qui embrassent- à la fois de vastes pays, leurs sites divers et. ?ensemble de leurs productions.

Quant à leur durée nos plantes se partagent en deux sé^ ries dont la disproportion est remarquable sur 71 1 espèces phanérogames, cinq seulement sont annuelles, une paraît bisannuelle, 65 sont vivaces. La nature, dira-t-on, se fiant plus ici à la durée des racines qu’à la fécondité des semences, s’est plu à mettre la végétation en harmonie avec la constitution physique du lieu. On dira tout de même que-la constitution physique du lieu a opéré le triage des espèces tom-ées pêle-mêle desa.mains dé l, bl’ èt, en, tombées pêle-mêle destmains de l’inépuisable nature et, en r effet, les plantes annuelles n’ont qu’une existence précaire dans une région dont les intempéries compromettent toura-tour la- fécondation des germes, . la maturation du fruit, la germination des graines ; tandis que les plantes vivaces