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daire à mon attention. Je ne devais pas m’attendre à saisir, dans cette classe, la manifestation de l’influence que le climat exerce sur la distribution des autres végétaux. Soit qu’une organisation plus obtuse émousse en eux l’impression des vicissitudes atmosphériques, soit qu’au contraire une organisation plus subtile et plus souple les plie sans effort aux exigences des climats et au caprice des saisons, ils se répandent sur toute la surface de la terre, ne tenant compte pour leur développement que d’un petit nombre de circonstances également indépendantes, et de l’élévation des lieux et de leur latitude.

Les plantes phanérogames excitaient tout autrement mon intérêt, et j’ai lieu de croire qu’en quinze années de recherches, il m’en a peu échappé. Les espèces que j’ai recueillies sont réparties en genres et familles. Les syngenèses forment à elles seules plus d’un sixième du total ; les cypéracées, réunies aux graminées, un septième ; les crucifères un douzième, les cariophyllées un autre douzième ; les lysimachies, les joubarbes, les saxifrages, les rosacées, les légumineuses, chacune un dix-huitième. Les autres familles sont réduites à une ou deux espèces, et au terme de ma liste figure un amentacé, salix retusa, arbre par la conformation, sous-arbrisseau par la stature, herbe par l’aspect et les dimensions, unique représentant de sa tribu à une élévation qui laisse loin au-dessous d’elle ces grands végétaux dont la résistance échouerait contre les ouragans des cimes : ici rien ne subsiste que ce qui rampe, ou se cache ou plie.

Au reste, les nombres qui expriment le rapport de nos diverses familles entre elles, sont loin de s’accorder toujours