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QO ETAT DE LA VÉGÉTATION

V

que celui d’un peu de gneiss granitiforme en veines irrégulières. Le terrain formé de ses débris est d’une blancheur éclatante, absorbe moins de chaleur que celui du sommet supérieur, en réfléchit davantage, exclut par conséquent quelques-unes des plantes de celui-là et en nourrit à son tour quelques unes qui lui sont particulières, mais offre d’ailleurs là même apparence d’aridité à quiconque n’y jette qu’un regard superficiel.

Au reste, lanudité d’une grande partie de ces cimes timt bien moins à la sécheresse du sol qu’, à sa nature, à Tétëntfue que les rochers y occupent, à la mobilité des fragments dont les espaces intermédiaires sont formés. Sans doute l’eau ne saurait séjourner sur des terrains ainsi constitues, mais ils sont humectés long-temps par des neiges durables, ensuite ils le sont souvent par des neiges passagères, par les pluies, par les brouillards où la végétation trouve assiette et repos, on voit croître une plante, et l’éclat de sa verdure dit assez que pour peu que-la terre soit propice, ce n’est pas le ciel qui lui refuse ses faveurs.

Les deux cimes que je viens d’indiquer, et l’isthme qui les lie, cessent d’être séparément discernables aussitôt que Ken s’en éloigne, et forment en commun le sommet du Pic, quand on l’envisage d’une certaine distance. C’est la le sommet dont j’ai entrepris la Flore. La cime orientale est la limite inférieure de mes herborisations. Du côté du, grand Pic je me suis prescrit les mêmes limites elles sont marquées par la cabane que Vidal et Reboul ont habitée, en. 1787, et dont les ruines se trouvent précisément de niveau avec le sommet Inférieur, -c’est-à-dire à 48 pieds au dessous du. sommet principal.