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elles ne demeurent passagèrement suspendues que pour s’écrouler bientôt en lavanges. Quant aux cimes, leur superficie a si peu d’étendue que les neiges ne sauraient s’y maintenir contre le soleil qui les attaque, la pluie qui les lave, les pentes qui les attirent, le vent qui les y pousse.

Une crête de à pieds de long sur ou de large, courbée un peu en croissant, mais dont la direction générale est de l’est à l’ouest, voilà le point culminant du Pic en entier. Sur ses abords, les débris entassés d’un schiste micacé, dur et noirâtre ; au pourtour, quelques-uns des ses feuillets debout ; entre ces feuillets et ces débris, de menus fragments en gravier, en sable voilà le sol aride où nous cherchons des plantes quand tout autre oeil que celui du botaniste y apercevrait à peine des traces de végétation.

De l’extrémité orientale de cette crête dominante, on descend par une langue fort étroite vers un prolongement du sommet, placé dans la même direction, mais moins élevé de quelques toises. Cette langue ou cet isthme présente, du côté du nord, un escarpement en forme de ravin, et presque toujours comblé de neiges elles y subsistent souvent jusqu’aux approches de l’hiver, et doivent se rencontrer quelquefois avec celles de l’année suivante : c’est le point de la montagne où elles sont le plus durables. Au midi, la pente est moins roide et assez bien gazonnée ; la végétation a même gagné jusqu’à l’arête de notre isthme, et le gravier qui en constitue le sol est mélangé d’une portion sensible d’humus.

Le second sommet est inférieur au premier de ( pieds). Il a un peu plus d’étendue et un sol tout différent. Le calcaire blanc primitif, élément principal de la masse hétérogène du Pic du Midi, se montre là sans autre mélange