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AU SOMMET DU PIC DU MIDI. 87

vallées adjacentes, échauffées dans un lieu, refroidies dans un autre. Le thermomètre monte, baisse, varie à tous moments. Bien que je me sois assidûment appliqué à discerner ce qui, dans ces variations, appartenait aux accidents, je ne sais si j’ai toujours réussi à me préserver d’erreur. Et comme en été presque toutes les perturbations vont dans le sens de là chaleur, je demeure persuadé que les évaluations auxquelles je me suis arrêté, pèchent plutôt par excès que par défaut. Quoi qu’il en soit, le maximum du thermomètre au Pic du Midi, tel que je viens de le fixer, assimile déjà le climat de sa cime à celui des contrées fort avancées, vers le pôle. Pour compléter les comparaisons, il faudrait avoir, en outre, 1 constaté le minimum, ce qui ne me semble guère praticable en un lieu pareil. Je ne l’ai pas tenté ; mais à défaut d’observations directes, quelques analogies viendront à notre secours. Dans nos régions, la variation mensuelle du thermomètre n’est pas moindre de 18 à 20 degrés. S’il en est ainsi au Pic, il y doit geler jusque dans les mois qui présentent le maximum de chaleur, et ces gelées doivent même aller jusqu’à un ou deux degrés au-dessous de zéro. On n’a donc pas besoin de recourir au rayonnement et’à l’évaporation pour s’expliquer la formation de la glace très-solide, qu’il n’est pas rare de rencontrer en juillet et en août, dans les parties humides de ses pentes. Quant au minimum de l’hiver, les moyens de vérification nous manquent entièrement, mais nous savons que la ; variation annuelle du thermomètre est pour nous d’environ 4 :5 degrés et excède souvent cette étendue. En partant donc du maximum observé, nous serons fondés à conclure que, dans les hivers ordinaires, le froid ne peut guère être moindre de 26 ou 28 degrés, et qu’il doit