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Tel est l’objet de la géométrie souterraine : elle reconnaît la direction des filons vers les points cardinaux, et leur inclinaison à l’horizon ; elle fixe les trois dimensions des tras vaux ; elle en suit et en constate les progrès par des images claires et distinctes. Ses moyens sont tels qu’ils pouvaient être dans ces cavités étroites, où la vue ne s’étend qu’à quelques pieds, et où la lumière du jour ne pénètre point. Quelques lampes, une boussole, et un instrument à mesurer l’inclinaison, doivent lui suffire. Elle ne peut pas comme la geodésie ordinaire, ni lier ses opérations avec celles de l’astronomie, ni établir de grands triangles, pour raccorder ses petites erreurs. Il lui faut donc des pratiques spéciales qui suppléent par leur exactitude de détail à ces grands moyens de rectification ; et ces pratiques doivent être telles que des hommes de la classe de ceux qui passent leur triste vie dans ces profondeurs, puissent les saisir et les exécuter avec une justesse suffisante.

Ce sont elles que M. Duhamel enseigne dans son livre. Ce n’est point un ouvrage d’une géométrie élevée, ni qui ait eu la prétention d’offrir de nouvelles vérités mathématiques ; c’est un traité purement pratique, une sorte d’arpentage d’un genre à part, mais dont l’art des mines ne pouvait se passer, et que chaque mineur aurait été obligé de se faire à lui-même, si l’auteur ne lui en eût épargné la peine. ouvrage est aujourd’hui le manuel de tous ceux qui pratiquent l’art des mines en France ; et comme si la lumière des sciences perfectionnées eût dû retourner vers le foyer d’où elle était partie, il a été traduit en allemand et est fort répandu parmi les mineurs de ce pays.

Dans la suite de son ouvrage, M. Duhamel: devait traiter