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des soldats, et de le faire garder à vue dans son établissement. À peine un des grands-vassaux de la couronne se serait-il permis une telle violence dans le fort du gouvernement féodal. Elle prouvait du moins le prix que l’on attachait à la possession de M. Duhamel, et rappelle ces temps où l’on emprisonnait les alchimistes, dans l’espérance de les contraindre à faire de l’or.

Heureusement nous n’étions plus au XIIe siècle : le Roi, à qui les amis de M. Duhamel furent obligés de recourir directement, lui rendit toute justice, et même cette circonstance l’ayant rappelé à la mémoire du ministère, contribua à le faire tirer enfin de la position précaire où il avait été réduit.

On le nomma, en 1775, commissaire du conseil pour l’inspection des forges et fourneaux, ce qui lui ouvrit de nouveau la route des emplois.

Cependant il a toujours regretté que cet événement ait fait manquer ses projets sur les landes, tant il croyait y voir une nouvelle source de prospérité publique, en même temps qu’une base certaine à sa fortune particulière.

Dès le temps où il était encore attaché à sa grande fonderie, il avait commencé à faire connaître les découvertes et observations qui lui étaient propres. En 1772, il avait fait un voyage dans les Pyrénées, et constaté les avantages de la méthode catalane de traiter le fer, et la possibilité de l’appliquer aux mines de l’intérieur du royaume. On sait que cette : méthode consiste à faire passer immédiatement le minerai à un état de demi-fluidité, dans un creuset où il est préservé du contact de l’air, et à le soumettre tout de suite à l’action du marteau. On épargne ainsi les grandes avances qu’exige la.