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Chaussées quelques jeunes gens déja versés dans la mécanique et dans la physique, et de les envoyer faire leur éducation sur l’art des mines proprement dit, dans les cantons où il a fait le plus de progrès, c’est-à-dire dans le Harz en Saxe, en Autriche et en Hongrie.

Le choix de M. Trudaine, d’après les indications de M. Peyronnet, tomba sur M. Jars et sur M. Duhamel dont nous faisons l’histoire.

Pour les mieux préparer à ce voyage, on leur fit parcourir ce que la France possédait alors de mines un peu importantes de 1754 à 1756, ils visitèrent celles du Forest, des Vosges et des Pyrénées, et en 1757, ils partirent pour l’Allemagne.

On peut juger de l’application qu’ils mirent à leurs recherches par le recueil des Voyages métallurgiques qui porte le nom de M. Jars, mais qui est en grande partie le résultat de leurs travaux communs. Tous les mémoires concernant les mines et les forges de l’Autriche, de la Styrie et de la Carinthie, et celles de la Bohême et de la Saxe, sont dus aux deux jeunes auteurs, et quelques-uns de ces mémoires ont été rédigés par M. Duhamel seul.

Il ne serait pas juste d’apprécier cet ouvrage d’après l’état actuel des connaissances. Depuis plus de soixante ans que ces voyages furent exécutés, la théorie de toutes les sciences qui traitent des minéraux a subi deux ou trois révolutions, et à cette époque même, les maîtres que nos jeunes gens purent consulter n’étaient pas des hommes à théories. À peine les chefs des mines s’élevaient-ils dans leurs conceptions au-dessus des ouvriers qu’ils employaient. Tout semblait mystérieux dans les résultats purement empiriques sur lesquels