Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/15

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui s’écoule depuis la syzygie jusqu’à la plus haute marée, ou depuis la quadrature jusqu’au minimum des marées ; cet intervalle est, dans le port de Brest, d’un jour et demi à très-peu près. Nous indiquons à ce sujet une des conséquences remarquables des nouvelles recherches de M. de La Place : elle consiste en ce que les termes divises par la quatrième puissance de la distance de la lune à la terre produisent un flux partiel que des observations très-nombreuses ont en effet rendu sensible. Il en résulte une différence entre les marées des nouvelles, lunes et celles des pleines lunes, ce qui n’aurait point lieu en vertu des seuls termes dépendants du cube de la distance. On voit ici une application de ce principe qu’on ne peut trop rappeler, savoir qu’en multipliant les observations on supplée en quelque sorte à la précision par le nombre, et que l’on parvient à reconnaître et à mesurer des quantités extrêmement petites beaucoup moindres que les écarts fortuits auxquels ces observations sont sujettes, et l’existence de ces effets presque insensibles peut être constatée avec le plus haut degré de vraisemblance. On déduit encore de ces mêmes observations des marées des valeurs numériques, relatives à deux phénomènes dépendants des mêmes causes, savoir : la précession des équinoxes et la nutation de l’axe terres. On trouve pour le rapport de la masse de la lune à celle de la terre, et toutes ces valeurs sont conformes à celles qui dérivent des observations, astronomiques. On arrive ainsi au même but par deux voies entièrement différentes. Ces coïncidences singulières dont nous avons déjà cité des exemples dans nos rapports précédents, sont peut-être les témoignages les plus frappants de la perfection des théories modernes. Elles nous montrent spéciale-