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tilations. Pour altérer ces fonctions, il faut attaquer la moelle allongée ; et en l’emportant entièrement, on les fait cesser tout d’un coup. La respiration, en particulier, cesse par la destruction des parties de la moelle épinière qui fournissent les nerfs des muscles intercostaux et du diaphragme. Dans les reptiles sans côtes complètes, tels que les grenouilles et les salamandres, qui respirent en avalant l’air, on ne l’arrête qu’en détruisant les parties qui donnent les nerfs de la gorge et de la langue. Mais une simple section de la moelle épinière n’empêche pas les parties qui reçoivent leurs nerfs au-dessous de la section, de reprendre leur action quand elles éprouvent une irritation extérieure. La section de la moelle allongée ne fait donc que détruire le principe intérieur nécessaire à l’excitation générale et à la coordination régulière des mouvements qui concourent à la respiration.

Quant à la circulation, M. Flourens assure avoir constaté sur plusieurs animaux qu’elle survit à la destruction de tout l’encéphale et de toute la moelle épinière. Lorsque la respiration a cessé par la destruction des troncs nerveux, le sang passe noir mais la circulation n’est pas arrêtée pour cela ; et lorsqu’elle commence à s’éteindre, on peut la faire revivre en insufflant les poumons. Toutefois, à mesure que l’on détruit le système nerveux, la circulation s’affaiblit et se concentre ; celle des vaisseaux capillaires de la peau surtout, plus éloignée du centre d’impulsion, s’éteint presque immédiatement dans la partie, dont les nerfs sont détruits.

La plupart des anatomistes considèrent les ganglions du nerf grand sympathique comme incapables de produire de sensation, de quelque manière qu’on les affecte. Les expériences de M. Flourens ont prouvé que cette impassibilité