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ordinaire en séries longitudinales. Ayant sollicité, au moyen d’un acide, la contraction de fragments du coeur de la grenouille, et de fragments du cœur de quelques mollusques gastéropodes, il a vu que la contraction du tissu musculaire consiste essentiellement dans un plissement, c’est-à-dire dans l’établissement de courbures dirigées en sens alternativement inverses, d’où résulte le raccourcissement de ce tissu. Il a vu également que les alcalis ont la propriété de faire cesser ce plissement, comme les acides ont celle de le provoquer. Ces observations, qui sont, à plusieurs égards, le complément de celles de MM. Prévost et Dumas sur le même sujet, paraissent à l’auteur ne devoir laisser aucun doute sur le mécanisme de la contraction musculaire. Elles lui semblent en même temps offrir une preuve convaincante de l’identité de l’irritabilité animale et de l’irritabilité végétale, l’une et l’autre consistant également dans l’établissement d’un état de courbure élastique ou dans une incurvation que certains solides organiques sont susceptibles de prendre et de conserver, pendant un espace de temps plus ou moins court, après lequel ces mêmes solides reprennent leur état antécédent de redressement ou de relâchement. C’est ce qui constitue l’incurvation oscillatoire que M. Dutrochet a observée dans le règne végétal comme dans le règne animal.

Les animalcules du sperme, et leurs rapports avec la génération, ont aussi été l’objet des observations microscopiques de MM. Dumas et Prévost. Ils ont établi que ces animalcules existent tout formés dans la semence, dès les testicules ; que les liquides qui peuvent s’y mêler dans son trajet ultérieur, et venir ou des glandes de Cooper, ou de quelque