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liques, prouvent que les contractions musculaires, lorsque la partie supérieure seule se trouve sur le passage du courant électrique, ne sont pas l’effet d’un coup latéral. La réaction organique du nerf cesse lorsqu’il y a perforation, fendillement ou amincissement. Ces expériences sur la section longitudinale du nerf semblent prouver que l’appareil nerveux ne peut agir sur les mouvements des muscles, que dans son état d’intégrité. La lésion du névrilème produit les mêmes effets que la lésion de la pulpe médullaire. Lorsque le courant électrique traverse tout le nerf et le muscle, la lésion et la ligature empêchent les contractions musculaires, dans le seul cas où la portion du nerf comprise entre la lésion longitudinale ou la ligature et l’insertion du nerf dans le muscle, au lieu d’être isolée et entourée d’air, est enveloppée d’une couche de chair musculaire. Les contractions reparaissent lorsqu’on ôte cette enveloppe du nerf, ou lorsque, sans l’ôter, on établit, par un lambeau de chair musculaire, une nouvelle communication entre le zinc excitateur du nerf et le muscle. M. de Humboldt a montré comment ces phénomènes, compliqués en apparence, s’expliquent d’après les lois de la conductibilité électrique. Les effets doivent varier avec la direction du courant, la masse variable des conducteurs, et la quantité d’électricité mise en mouvement par le contact plus ou moins grand des substances humides avec le zinc, qui est l’armature du nerf. Si la quantité d’électricité reste la même, le nerf isolé ou nu en reçoit nécessairement beaucoup plus que le nerf enveloppé. L’électricité, en traversant un conducteur d’une masse considérable, se répartit dans cette masse et à la surface. C’est de cette répartition que dépend l’effet de l’enveloppe de chair