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ferves ou de plantes de genres analogues. M. Bory pense que c’est une combinaison d’une nature plus générale, et susceptible seulement d’entrer dans la composition de ces plantes, ainsi que des animalcules qui en sortent et qui les reproduisent. Il nomme cette combinaison la matière dans l’état végétatif ; c’est elle qui rend les animaux infusoires verts. Ceux qui colorent les huîtres, selon l’observation de M. Gaillon, ne produisent cet effet, au dire de M. Bory, que parce qu’ils sont eux-mêmes colorés par la matière verte ; elle colore de même l’eau et les coquilles de ces huîtres, et il ne serait pas impossible que l’on en trouvât qui fussent teintes immédiatement par cette matière sans que des animalcules les eussent pénétrées.

Il est si difficile de rendre des observations de ce genre complètes, et l’on peut toujours si aisément supposer un état antérieur, encore plus délié et qui aura échappé à tout microscope, ou des germes invisibles que la nécessité du concours de l’air empêche d’écarter, que beaucoup de philosophes se refuseront probablement aux conséquences que l’auteur voudrait tirer de ces faits, pour attribuer à la matière une disposition générale à s’organiser qui serait indépendante du mode ordinaire de génération.

M. Gaillon a adressé de nouvelles observations sur les animalcules qui colorent les huîtres, et que, d’après M. Bory de St-Vincent, il nomme navicules vertes. Il en a remarqué d’autres espèces qui pénètrent aussi dans le tissu de l’huître et lui donnent des couleurs différentes, la rendant grise, brune ou jaunâtre : ce sont, entre autres, les vibrio bipunctatus et tripunctatus de Müller. Ce qui est remarquable,