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mouvements volontaires. Leur besoin de s’associer est si grand, que dès que les jeunes le peuvent, ils se mettent bout à bout sur une seule ligne ; et lorsqu’ils sont dans cette disposition, M. Gaillon a cru remarquer qu’il s’exsude de leur substance une mucosité qui se forme en membrane et les enveloppe entièrement.

M. Mertens, botaniste de Bremen, a vu des faits semblables sur le conferva mutabilis. Le 3 août, dit-il, elle était dans son état de plante ; le 5, elle s’est résolue en molécules douées de mobilité ; le 6, quelques-unes de ces molécules se réunirent en simples articulations ; et le 11, elle était reconstituée dans sa forme primitive.

Ces transformations microscopiques ont continué d’occuper M. Bory de St-Vincent. Il aurait voulu pouvoir remonter jusqu’aux premières combinaisons matérielles dont ces corpuscules semblent si voisins. En observant avec suite tout ce qui se montre successivement dans une eau exposée à la lumière, il a cru y voir d’abord la matière prendre la forme d’une simple mucosité sans couleur et sans forme : si l’eau contient quelque substance animale, elle produit une pellicule de cette mucosité à sa surface, se trouble ensuite, et fait voir une infinité d’atomes vivants, si l’on peut appeler ainsi ces monades qui, grossies mille fois, n’égalent pas encore la piqûre d’une aiguille, et qui cependant se meuvent en tout sens avec une prodigieuse vitesse. C’est ce que M. Bory nomme la matière dans l’état vivant. Quand l’eau est exposée à l’air et à la lumière, il s’y forme promptement ce que l’on nomme la matière verte de Priestley, que beaucoup d’observateurs ont cru être le premier état de certaines con-