Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/127

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plètes que celles que l’on possédait, faites sur les nombreux squelettes dont le zèle des voyageurs a enrichi depuis peu la grande collection anatomique du cabinet du Roi : tels qu’un squelette de baleine des mers Antarctiques, de soixante pieds ; un autre de rorqual, des mêmes mers, de trente-cinq pieds ; un squelette de cachalot de soixante-quinze pieds, ’et plusieurs autres de moindre taille.

M. Caillaud, ce courageux voyageur qui a remonté si avant dans la Nubie, et jusqu’aux confins de l’Abyssinie, a rapporté du Nil d’Abyssinie, ou Fleuve Bleu, des coquilles bivalves très semblables à des huîtres par l’extérieur ; et comme les huîtres fossiles ont concouru, en plusieurs occasions, à déterminer la nature marine de certains terrains, on pouvait croire que cette découverte ne serait pas sans quelque influence sur les théories géologiques. M. Daudebart de Férussac a examiné ces coquilles de plus près, et a reconnu qu’ayant à l’intérieur deux empreintes musculaires, elles doivent être placées dans le genre des éthéries de M. de Lamark. Ce genre n’était connu que par des échantillons conservés dans les cabinets, et l’on ignorait le lieu natal de ses espèces. M. de Férussac en fait une revue, où il détermine plus exactement leurs caractères. Il sépare même l’une d’elles, et en fait un genre qu’il nomme müllerie ; sa charnière ressemble davantage à celle des pernes.

M. Caillaud a aussi rapporté du canal vulgairement appelé de Joseph en Égypte, une coquillé rare et dont on avait fait un genre sous le nom d’iridine. M. de Férussac prouve que les caractères qui avaient servi à l’établir ne sont pas constants, et que l’on doit laisser l’iridine dans le genre des moules.