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M. Raffeneau Delille, professeur de botanique à Montpellier, profitant de l’abondance de l’isoètes dans un petit lac des environs de cette ville, vient de les soumettre à un examen très-attentif. Elles sont très-petites, et contiennent sous un double tégument marqué de trois arêtes, un petit corps vésiculaire, que M. Delille considère comme un embryon sans cotylédon. Les téguments s’ouvrent en trois valves dans le haut pour laisser passer la première feuille, en même temps que la première radicule les perce dans le bas ; les autres feuilles et les autres radicules poussent ainsi successivement ; et pendant ce temps, le tubercule qui est entre elles grossit et devient le bulbe ou la souche qui les portera toutes. Les feuilles en dessèchent quand la plante est privée d’eau ; mais le bulbe conserve long-temps sa vitalité, et repousse même après deux ans quand on l’humecte.

Les lichens sont une famille de plantes cryptogames dont le nombré est prodigieux, mais dont la classification et la distinction sont accompagnées de grandes difficultés, à cause du peu de parties qu’ils présentent, et du peu de caractères auxquels ces parties donnent prise. Cependant les travaux de Hoffman et d’Acharius ont ouvert de nouvelles voies et excité une grande émulation pour ce travail.

M. Delise de Vire, département du Calvados, se propose d’en donner l’histoire générale, et en a déja recueilli à cet effet plus de mille espèces. Il a présenté à l’Académie, comme échantillon de son travail, l’histoire particulière du genre sticte, l’un des trente-cinq qu’il conserve ou qu’il établit dans la famille. Ce fragment est fait pour donner une idée très-avantageuse de l’ensemble, dont il est fort à desirer que