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d’être stable dans plusieurs cas, c’est-à-dire que les oscillations ne seraient pas nécessairement contenues entre des limites rapprochées ; les forces qui dérangent la situation de l’équilibre pourraient occasionner des déplacements immenses de la masse des eaux.

Nous avons dit qu’après avoir envisagé la question dans ses rapports les plus simples, on a successivement rétabli des conditions que l’on avait d’abord omises. Il faut ajouter que plus on s’est rapproché de la question physique en réunissant ainsi ses éléments naturels, plus on a trouvé d’accord entre les résultats observés et ceux du calcul, en sorte qu’il n’y a aucun des faits généraux de cet ordre dont on ne possède aujourd’hui l’explication mathématique.

Quelque générale que fût cette théorie, elle ne pouvait comprendre une multitude de circonstances, accessoires et extrêmement variées qui influent dans chaque lieu sur la hauteur des marées, et sur les intervalles de leur retour. En effet, l’étendue de la mer, la forme des côtes celle même des rivages opposés, la figure du bassin, l’adhérence des molécules liquides, la situation du port, modifient beaucoup les résultats du calcul où ces éléments n’entrent point. Mais des éléments aussi variés ne peuvent être tous connus et d’ailleurs les effets qui en résultent sont trop composés pour qu’on puisse les déduire directement de la théorie. Toutefois au milieu de tant de variétés locales, et en quelque sorte arbitraires, il existe des rapports certains qui ne dépendent point des circonstances accessoires, mais seulement des causes générales. Or l’analyse mathématique peut saisir ces rapports et les développer c’est un des plus grands avantagesque l’on retire de cette science, et la question des marées en