Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/112

Cette page n’a pas encore été corrigée

ou médullaire traversé dans sa longueur par des filets isolés de là on pouvait présumer qu’ils étaient tous les deux nlonocotylédones, mais dans l’un on voyait que ces filets étaient des faisceaux composés de différents tubes et surtout de trachées spirales, tandis que dans l’autre ils étaient de la plus grande simplicité. Cela suffisait pour constater qu’ils avaient appartenu à des végétaux très-différents mais l’écorce qui existait sur le dernier et qui manquait au premier a permis d’aller plus loin. Par elle seule ce botaniste a pu prononcer que c’était une plante dicotylédone, et même qu’elle appartenait aux ombellifères enfin, que c’était une espèce du genre ferula, tandis que la première était réellement monocotylédone. Mais quelle était l’origine et la nature de ces filets disséminés dans la substance de la moelle ? C’était une nouvelle question et Jrès-importante dont on pouvait tirerdes conséquences contre une des principales bases de la méthode naturelle ; mais ce n’était que par l’inspection d’une plante vivante de ce genre qu’on pouvait en espérer la solution. M. du Petit-Thouars s’en est procuré une quelques mois après. C’était une tige du ferula ferulago ; et elle lui a donné une pleine satisfaction, car ayant coupé net par le milieu un de ses entre-nœuds il a vu de nombreuses goûttelettes d’une liqueur blanche suinter de toutes les parties de la tranche. Il a donc reconnu que ces filets n’étaient autre chose que des vaisseaux destinés à renfermer un suc propre très-abondant, dan quelques ombellifères mais surtout dans les férules. Ce seraient des lacunes formées aux dépens de la substance même du parenchyme médullaire et qui ne dépendent en rien du corps ligneux. Ainsi cette singularité ne porte aucune atteinte aux principes sur lesquels repose main-