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l’irritabilité d’une sensitive, tandis qu’il faut quinze jours d’obscurité pour produire le même effet lorsque la température environnante est dans les limites de +10 à 15 degrés ; en sorte qu’en prenant seulement les degrés de température dans lesquels la sensitive peut vivre, on peut établir que l’extinction de l’irritabilité de cette plante dans l’obscurité s’opère dans un temps dont la durée est en raison inverse de l’élévation de la température.

M. Dutrochet a observé que la sensitive privée de son irritabilité par le moyen dé l’obscurité la récupère par l’exposition à la lumière, et que cette réparation des conditions de l’irritabilité est plus rapide par l’exposition de la plante à la lumière directe du soleil, que par son exposition à la simple lumière du jour, telle qu’elle existe à l’ombre. Fondé sur ces observations M. Dutrochet considère la lumière comme l’agent extérieur dans l’influence duquel les végétaux puisent le renouvellement des conditions de leur irritabilité, ou plus généralement de leur motilité, conditions qui sont sujettes à déperdition dans l’état naturel, et qui ainsi ont besoin d’être continuellement réparées.

Nous reviendrons un peu plus bas sur les expériences de l’auteur concernant la motilité des animaux.


Une plante dicotylédone peut-elle être distinguée dans tous les cas d’une monocotylédone par la seule inspection de sa structure intérieure ? Cette question s’est présentée à M. du Petit-Thouars, à l’occasion de deux tronçons isolés qu’une sorte de hasard avait fait tomber entre ses mains. Au premier aspect ils paraissaient avoir beaucoup de ressemblance car l’un comme l’autre était un cylindre de matière fongueuse