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biles un état d’incurvation et de redressement alternatifs.

On sait depuis long-temps que la sensitive offre un phénomène de transmission sympathique. Il suffit de brûler légèrement une seule des folioles de cette plante avec un verre ardent, pour que toutes les feuilles qui appartiennent à la même tige se ploient les unes après les autres., Ce mouvement méritait d’être étudié avec soin. Il s’agissait de déterminer quelle est la partie de là tige par laquelle s’opère cette transmission. Pour résoudre ce problème, M. Dutrochet a fait plusieurs expériences fort délicates, desquelles il résulte qu’elle ne s’opère ni par la moelle ni par ï’écorce mais qu’elle a lieu exclusivement par la partie ligneuse du système central. Recherchant ensuite quels sont, dans cette partie ligneuse, les organes spéciaux de cette transmission il arrive à cette conclusion qu’elle s’opère par l’intermédiaire de la sève contenue dans les tubes qu’il nomme corpusculifères. Il a trouvé que le maximum de la vitesse de ce mouvement de transmission est de quinze millimètres par seconde dans les pétioles des feuilles, et seulement de trois millimètres par seconde dans le corps de la tige, L’état de là température ne paraît point influer sur sa vitesse.

La lumière exerce sur l’irritabilité de la sensitive une influence très-remarquable et dont l’observation appartient également à M. Dutrochet. Si on place une sensitive dans une obscurité complète, en la couvrant avec un récipient opaque, cette plante perdra entièrement son irritabilité, et cela dans un temps plus ou moins long, suivant un certain état d’abaissement ou d’elévation de la température environnante. Ainsi, par une température de à degrés R, il ne faut que quatre jours d’obscurité pour anéantir complètement