Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/11

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

teurs des principales théories d’en montrer l’origine les difficultés et les points vraiment importants. L’histoire de la géométrie ancienne ne nous a rien transmis de plus exact et, de plus précieux que le peu de mots qui servent de préface aux livres d’Archimède.

On ne pouvait point, dans les premières recherches, considérer à la fois tous les éléments d’une question aussi composée que celle des oscillations de la mer et de l’atmosphère produites par l’action de la lune et du soleil. Les géomètres ont d’abord simplifie cette recherche en faisant abstraction de plusieurs conditions qu’il était très-difficile de soumettre au calcul. On a examiné en premier lieu l’effet résultant d’un seul astre décrivant l’équateur d’un mouvement uniforme et à une distance invariable de la terre supposée en repos ; et l’on a cherché à connaître les changements de figure que produirait la présence de l’astre dans une masse liquide comparable au globe terrestre. On a ensuite réuni les effets des deux astres et l’on a eu égard aux changements de déclinaison, et aux variations de la distance de la lune à la terre ; enfin on a considéré l’effet du mouvement de la rotation de la terre, les ondulations du liquide, l’influence de la profondeur ou constante ou variable, et celle de la densité de la masse terrestre comparée à la densité de l’eau. Pour citer l’un des plus beaux résultats de cette recherche, nous rappellerons que M. de La Place a démontré la condition mathématique de la stabilité de l’équilibre des mers. Lorsque pet équilibre est troublé par les vents ou par des causes quelconques, il tend à se rétablir de lui-même, parce que la densité moyenne du globe surpasse celle des eaux. Si cette dernière condition n’avait pas lieu, l’équilibre des mers cesserait