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végétaux sont spontanés, c’est-à-dire qu’ils dépendent d’un principe antérieur, lequel reçoit immédiatement l’influence des agents du dehors. Toutefois, répugnant à reconnaître de la sensibilité chez les végétaux, M. Dutrochet substitue à ce nom celui de nervimotilité.

Il s’agissait de déterminer quel est l’organe du mouvement dans les feuilles de la sensitive M. Dutrochét a prouvé, par des expériences décisives, que cet organe consiste dans un renflement du parenchyme ou de la médulle corticale qui est situé à la base du pétiole, à la base de chacune des pinnules et de chacune des folioles dont la feuille de la sensitive est composée. Il a vu que, cet organe, auquel il a donné le nom de bourrelet, est spécialement composé de cellules globuleuses disposées en séries longitudinales et remplies d’un fluide coagulable, Ce n’est point par le moyen d’articulations que la sensitive non plus que les autres végétaux irritables meut ses parties mobiles ; c’est parle moyen d’une courbure imprimée à ces parties dans l’endroit où se trouve l’organe du mouvement. Ainsi, chez la sensitive, ce sont les seuls bourrelets, qui, en se courbant, produisent la plicature des feuilles. M. Dutrochet a vu que cette courbure est le résultat d’une force élastique vitale qui se manifeste même dans les tranches minces que l’on enlève à ces bourrelets il a donné à ce phénomène le nom d’incurvation. Ainsi l’irritabilité végétale ne consiste que dans une incurvation élastique, laquelle est tantôt fixe et tantôt oscillatoire. Par exemple, cette incurvation élastique est fixe dans les vrilles des végétaux, dans les valves de l’ovaire de la balsamine, etc. ; elle est oscillatoire chez les végétaux que l’on nomme irritables par excellence végétaux qui offrent dans leurs parties mo-