Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/102

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. Roux joint des conjectures plus ou moins ingénieuses sur les causes qui ont amené tant de modifications diverses : elles ajoutent à l’intérê d’un ouvrage dont, la publication fera connaître une des contrées de l’intérieur de la France les plus intéressantes sous le rapport de l’histoire naturelle, aussi bien que de la singularité des sites et de la beauté des paysages.


Parmi les bancs nombreux qui forment les terrains des environs de Paris, il en est un composé principalement d’argile, que l’on exploite en divers endroits pour en fabriquer des poteries plus ou moins belles. On, l’a nommé par cette raison argile plastique. Son origine est déjà ancienne, car il est surmonté par les immenses massifs de pierre à batir, de plâtre, de sable et de grès qui forment toutes nos collines ; et la craie seule, dans nos environs, est au-dessous de lui. On y trouve divers corps étrangers et entre autres des bois réduits en charbon, qui, dans plusieurs lieux, sont encore utiles comme combustibles, et que l’on a nommés lignites. Des grains de succin et d’ambre jaune sont fréquemment au milieu de ces lignites ; et même tout rend vraisemblable que l’ambre jaune des bords de la Baltique, si célèbre dès les temps les plus reculés, appartient à cette formation, dont l’étendue est considérable, et que l’on a déjà suivie très-loin de Paris et jusqu’en Angleterre.

Un jeune physicien, M. Bequerel, a particulièrement étudié des couches de cette argile que quelques feuilles venaient de mettre, à découvert près d’Auteuil. Il y a recueilli des minéraux peu communs dans une semblable position : du phosphate de chaux en noyaux oblongs, du sulfate de strontiane