et la pression ; dès lors, les transformations métamorphiques sont de nature exclusivement physique.
Contre cette théorie du vase clos, Michel-Lévy a fourni des observations frappantes. Tout d’abord, dans les schistes de Saint-Léon (Allier), il a vu les sédiments métamorphisés de deux façons différentes. Le magma granitique a été injecté en nature, lit par lit, entre leurs feuillets (métamorphisme par injection) et, en outre, ces feuillets ont été profondément modifiés dans leur composition même (métamorphisme par superposition). Ils sont devenus riches en feldspaths, en micas et ont pris peu à peu l’apparence de gneiss, et notamment de ces gneiss du Morvan que Michel-Lévy avait décrits antérieurement sous le nom de gneiss granulitiques. Des observations du même ordre ont été faites ensuite par lui en Normandie, dans le Massif Central, dans celui du mont Blanc.
La conséquence à tirer de ces données est formelle et Michel-Lévy l’a nettement exprimée en disant que les phénomènes de contact ne consistent pas seulement en transformations physiques, que souvent celles-ci sont accompagnées de modifications chimiques dues à des apports de matière provenant du magma granitique, apports entraînés par des minéralisateurs dont l’activité a été d’autant plus intense que leur action s’est exercée à une plus grande profondeur. Cette notion des minéralisateurs, empruntée à Élie de Beaumont et à H. Sainte-Claire Deville, a joué un rôle capital dans toutes les spéculations théoriques de Michel-Lévy.
Ses idées sur le métamorphisme de contact ont été défendues par ses élèves directs à l’aide d’observations recueillies en Bretagne et dans les Pyrénées, et cela avec autant de ténacité que la théorie adverse par l’École allemande ; depuis lors, au delà de nos frontières, et notamment en Finlande, aux États-Unis, en Allemagne même, les observations se multiplient qui leur apportent chaque jour des confirmations nouvelles.