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XLII

accomplies, les plus profondes qui aient jamais changé la face des sciences biologiques, révolutions que résument les noms illustres de Darwin et de Pasteur. Et cependant, ce long espace de temps et ces grands changements, s’ils ont eu pour effet de détourner vers d’autres problèmes l’attention du grand public, n’ont altéré en rien l’oeu.vre du maître ; ils n’ont pas diminué la vertu de ses doctrines, affaibli leur puissance ou restreint leur portée. L’édifice est debout, intact. »

Eh bien ! ce même jugement, déjà formulé avec tant d’autorité à deux époques si éloignées, aujourd’hui, après trente-trois années, quand ce long temps écoulé, sans rien lui enlever de son puissant relief, a donné à son œuvre tout le recul nécessaire, nous ne pouvons, en terminant, que le redire ici, et plus fermement encore, à notre tour ; il est déjà, il restera celui de la postérité. L’œuvre de Claude Bernard demeure vivante tout entière et vivra éternellement, dans toute sa grandeur et toute sa beauté.


On a pensé que l’exemple d’une telle vie méritait d’être proposé à ceux qui, venus plus tard à la Science, ne la connaissaient pas encore ; rappelé, à ceux qui, l’ayant connue, l’avaient peut-être oubliée ; confirmé à ceux qui, comme nous, ne l’ayant pas oubliée, aiment à s’en souvenir pour y puiser, aux jours de doute, d’amertume et de découragement, une certitude, une douceur et un réconfort.

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