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XXXIX

pieusement rassemblés par les soins de M. Dastre et publiés un an après sa mort, en 1879, sous le même titre, ajoutant ainsi un second volume à l’Ouvrage précédent.

Dans ce beau livre, il établit d’abord l’unité et la communauté des phénomènes vitaux dans les deux règnes, par la considération successive de la formation des principes immédiats, des phénomènes intimes de la nutrition et de la respiration, ainsi que de l’action des anesthésiques. Il y a donc unité de fonction, unité physiologique, comme il y a, ce qui est bien connu, unité de structure, unité morphologique.

Il remarque ensuite que, chez tous les êtres vivants, les phénomènes communs sont de deux sortes les uns fonctionnels ou de destruction, les autres formatifs ou de création. « Cette distinction, à laquelle j’ai été conduit par un examen approfondi, m’a paru, dit-il, conforme à la réelle nature des choses, à la fois compréhensive et féconde. Elle se fonde uniquement sur les propriétés universelles de l’élément vivant, abstraction faite des moules spécifiques dans lesquels la substance vivante est engagée. Les deux types ne sont jamais isolés ; ils sont indissolublement connexes et la vie de quelque être que ce soit est caractérisée précisément par leur réunion et leur enchaînement ; ils représentent les deux phases du travail vital. Cette vérité constitue l’axiome de la Physiologie générale. On peut être assuré que toute doctrine qui serait directement ou indirectement en contradiction avec elle est fausse et que le principe de l’erreur est précisément dans cette contradiction. »

La considération de ces deux ordres de phénomènes, indissolublement unis et réciproquement causés, donne aussitôt le plan de la Physiologie générale. Il comprend donc deux parties, consacrées l’une à l’étude des phénomènes fonctionnels, de destruction ou de désassimilation, l’autre à l’étude des phénomènes beaucoup plus obscurs de formation, de création ou d’assimilation. C’est à développer et à compléter successivement ces deux parties, conformément à son pro-