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C’est là aussi que, dans les dix-sept années qui ont suivi, jusqu’à 1868, il s’est appliqué sans relâche à développer, à agrandir, à étayer sur des preuves nouvelles, à défendre contre les critiques, qui leur ont été prodiguées, les découvertes de sa jeunesse, et surtout à les relier les unes aux autres en une chaîne continue et à les faire servir à des vues supérieures. Pour n’en citer qu’un seul exemple, l’une d’elles, la fonction glycogénique du foie, pressentie en 848, démontrée en 1850, développée en 1853 en vue de sa thèse pour le doctorat ès sciences naturelles, n’a cessé d’occuper son esprit et d’exercer ses efforts pendant toute sa vie ; elle recevait encore de lui en 1877, quelques mois avant sa mort, de nouvelles additions, qui lui ont donné sa forme définitive.

Déjà dans la première période, si féconde, de son activité scientifique, il était chargé par Magendie de le suppléer chaque année, à partir de 1847, dans la chaire de Médecine du Collège de France, D’autres honneurs ne tardèrent pas à lui venir. Après s’être présenté sans succès à l’Académie des Sciences dans la section d’Anâtomie et Zoologie en 850 et i 85z, il y fut admis en i 854 dans la section de Médecine et Chirurgie, en remplacement du chirurgien Roux. Cette même année, l’une des deux chaires de Botanique de la Faculté des Sciences à la Sorbonne étant devenue vacante par la mort de son titulaire Adrien de Jussieu, le gouvernement, sous l’influence de Rayer, la supprima comme telle et la remplaça par une chaire de Physiologie générale, attribuée aussitôt à Claude Bernard. L’année suivante, à la mort de Magendie, il devint titulaire de la chaire de Médecine du Collège de France, où il suppléait son maître depuis huit ans. « Ma chaire vous revient ; avec vous, je sais qu’elle ne tombera pas en quenouille », lui avait dit Magendie dans un dernier entretien, ou pour la première fois il s’était départi de sa raideur presque malveillante et s’était montré affectueux. Peu de mois après, il était élu membre de l’Académie de Médecine, et plus tard la Société de Biologie, voulant reconnaître la grande part que,