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XV
ÉLOGE DES DONATEURS DE L’ACADÉMIE.

tante, ont fait l’objet des recherches persévérantes du baron Damoiseau.

Deux fondations de même nature, le prix Valz et le prix de Pontécoulant, réservées également aux astronomes, dans les mêmes conditions que le prix Lalande, sont dues, la première à Mme Valz, la veuve de l’astronome distingué, qui a donné à la planète Nemausa le nom de sa ville natale, l’autre à Mme de Barrère, fille du comte de Pontécoulant, lauréat de l’Institut et ancien élève de l’École Polytechnique.

Cette dernière fondation est d’autant plus méritoire, que de Pontécoulant se trouva toute sa vie en opposition avec Arago, notre illustre Secrétaire perpétuel. De Pontécoulant est l’auteur d’un Ouvrage, l’Exposition analytique du système du Monde, qui a donné occasion, d’une manière bien singulière, à l’un des plus beaux travaux de Jacobi. Le grand géomètre allemand n’avait pas, paraît-il, très bon caractère ; il était, au plus haut degré, doué de cet esprit critique, qui est quelquefois l’origine de belles découvertes. Ayant lu, dans l’Ouvrage de Pontécoulant, cette affirmation que les seules figures d’équilibre possibles, pour une masse liquide animée d’un mouvement de rotation, sont nécessairement de révolution autour de l’axe de rotation, il se proposa immédiatement de rechercher si cet énoncé, qui n’était accompagné d’aucune preuve, était exact ; et il fut ainsi conduit à sa belle découverte de la figure d’équilibre formée d’un ellipsoïde à trois axes inégaux. Ce premier résultat, on le sait, a ouvert les voies à une théorie toute nouvelle des figures d’équilibre qui, dans ces derniers temps, a reçu une ampleur et un développement inattendus, à la suite des recherches géniales de notre confrère Henri Poincaré.


VII.


Si j’arrêtais ici cette énumération, on pourrait croire que l’Astronomie seule a le don d’inspirer les dévouements féminins. Il n’en est