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XIV
ÉLOGE DES DONATEURS DE L’ACADÉMIE.

VI.


Les Académiciens et les Étrangers ne sont pas les seuls qui aient songé à nous prendre pour dispensateurs de leurs libéralités.

Il est arrivé plus d’une fois que des femmes à l’esprit élevé, désireuses de perpétuer le souvenir de maris ou de parents regrettés, ont voulu fournir à l’Académie les moyens d’encourager les études auxquelles s’était voué pendant sa vie celui qu’elles avaient perdu.

C’est ainsi que la marquise de Laplace, veuve de l’illustre auteur de la Mécanique céleste, a constitué, en 1836, une rente annuelle de 215fr pour la fondation d’un prix, qui consiste dans les Œuvres complètes de Laplace, convenablement reliées, et qui est donné tous les ans, par les mains du Président, au premier élève sortant d6 l’École Polytechnique.

Vous avez vu, tout à l’heure, notre Président se conformer pour la soixante-quinzième fois à cette coutume, que nous tiendrions bau coup à conserver, alors même qu’elle ne nous serait pas prescrite ; car elle est en quelque sorte le symbole des relations étroites qui nous rattachent à l’École Polytechnique.

L’exemple de la marquise de Laplace a trouvé des imitatrices.

Mme la baronne Damoiseau, veuve de Damoiseau, qui fut membre de notre Section d’Astronomie et du Bureau des Longitudes, nous fit don, par son testament, en 1863, de la somme de 20000fr, dont les arrérages devaient être affectés à récompenser les recherches les plus utiles à l’Astronomie. Désireuse de seconder de la manière la plus complète les intentions de la testatrice, l’Académie ’a plus d’une fois récompensé des travaux relatifs aux satellites de Jupiter-et à la théorie-de la Lune elle se rappelait-que ces deux questions, si différentes et si impor-