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VIII
ÉLOGE DES DONATEURS DE L’ACADÉMIE.

particulière qu’ont à remplir les Secrétaires perpétuels. Il avait toujours vécu dans le milieu académique, il connaissait nos traditions, il était jaloux plus que personne de la bonne réputation de notre Compagnie. Assuré depuis longtemps que chez lui l’esprit de pondération et de finesse saurait s’allier à une ardeur exceptionnelle pour la recherche, je m’apprêtais à seconder de mon mieux mon élève de jadis, devenu mon confrère illustre et glorieux. Tous ces espoirs sont venus hélas se briser devant un cercueil.

Nul ne pouvait s’attendre, Henri Becquerel moins que personne, au coup fatal qui l’a brusquement frappé. Mais Becquerel, animé pour notre Compagnie d’uné affection en quelque sorte héréditaire, nous avait fait, dès le premier jour, notre part dans son testament.

« Je lègue, dit-il, à l’Académie des Sciences, la somme de 100000fr, en mémoire de mon grand-père et de mon père, membres comme moi de cette Académie ; je lui laisse le soin de décider le meilleur usage qu’elle pourra faire des arrérages de ce capital, soit pour établir la fondation de prix, soit dans la manière dont elle distribuera périodiquement les arrérages dans le but de favoriser le progrès des Sciences. »

Les revenus du legs Becquerel seront attribuées pour la première fois en 1912.


III.


À côté des fondations que nous venons d’énumérer, il convient de placer celles qui sont dues à l’initiative directe de nos confrères. Lorsque Charles Dupin devint, en 1834, ministre de la Marine, ce savant illustre, membre de deux Académies, qui appartenait à notre Section de Mécanique depuis 1818, constitua, sur les fonds du Ministère de la Marine, un prix de 6000fr destiné à récompenser tout progrès de nature à accroître l’efficacité de nos forces navales ; et depuis, cette