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NOTICE SUR LA VIE ET LES TRAVAUX

V.


Avec la chute de l’Empire, en septembre 1870, la carrière politique et administrative de Dumas se trouva brusquement terminée. Malgré ses soixante-dix ans, ce ne fut pas pour lui le repos, mais seulement une autre sorte d’activité. Il revint à la Science, qu’à vrai dire il n’avait jamais quittée tout à fait. Il avait été élu, en 1868, Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences pour les Sciences physiques, en remplacement dé Flourens. C’est à nous désormais, dans ces hautes fonctions où il exerce une véritable magistrature, qu’il donne la meilleure part de sa vie.

Quand il expose, à chacune de nos séances, les recherches d’autrui, il sait relever la valeur de ce qu’il communique en y ajoutant des observations tirées du trésor de sa propre expérience, et souvent il montre ainsi les choses sous un jour nouveau que n’avaient pas entrevu les auteurs de ces recherches. C’est ce vif intérêt pour le travail des autres, cette pénétration dans leurs vues, cette profonde sympathie pour leurs aspirations qui ont conservé intacte jusqu’à la fin cette jeunesse intellectuelle que nous admirions en lui.

Dans les discussions entre Confrères, il apporte une hauteur de vues, une modération, une sagesse qui calme les plus animés. « Il n’était pas homme de discussion, a dit Pasteur, qui en savait bien quelque chose, mais homme de persuasion. Sa sérénité dominatrice s’étendait sur toute une assemblée. »

Enfin, « zélé pour tous ses devoirs académiques, dirons-nous avec son collègue Joseph Bertrand, il n’en remplissait aucun avec une joie plus émue que celui de louer les confrères regrettés et de mettre leur œuvre en lumière. Faraday, Pelouze, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, Auguste de la Rive, les deux Brongniart, Balard, Regnault, les deux Sainte-Claire Deville, évoqués par la mémoire fidèle de l’ami qui les