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LII
NOTICE SUR LA VIE ET LES TRAVAUX

Voici maintenant la seconde découverte. Il réfléchit que, si l’on connaît d’une part le poids atomique, d’autre part la densité d’un corps solide ou liquide, on arrive aisément à trouver le volume de l’atome solide ou liquide. Il fut conduit de la sorte à déterminer avec beaucoup de précision la densité d’un grand nombre de substances simples ou composées d’une pureté certaine. Après avoir travaillé quelque temps sur ce sujet, il rédigea un Mémoire qu’il présenta à de la Rive. Mais celui-ci, tout en admettant la nouveauté du point de vue auquel la question était traitée, n’engagea pas son jeune ami à poursuivre ses. recherches dans cette direction. Aussi Dumas était-il découragé en quittant son professeur. « La première fois, lui dit-il, mes expérieuces étaient bonnes, mais elles n’étaient pas nouvelles aujourd’hui, elles sont nouvelles, mais il parait qu’elles ne sont pas bonnes. C’est à recommencer a. Pourtant ce travail, .continué avec le fils de Le Royer, fut publié plus tard. Ce qui en reste, c’est la méthode, encore actuellement usitée, pour prendre la densité des corps solides c’est surtout le principe sur lequel se sont basées, toutes les recherches ultérieures relatives aux volumes atomiques des corps.

Bientôt, en 1819, il eut à examiner la question que l’un des premiers médecins de la ville, le Dr  Coindet, lui avait posée, de savoir si l’iode existe dans les éponges. La. réponse ayant été. positive, le médecin n’hésita plus à-regarder l’iode comme un spécifique contre le goître. et pria Dumas de lui indiquer les différentes formes sous lesquelles, suivant lui, on pourrait administrer convenablement l’iode. Il proposa la teinture d’iode, l’iodure. de potassium et l’iodure de potassium ioduré, inaugurant ainsi la médication iodée moderne. Ses recherches sur ce sujet furent l’objet de deux Mémoires, publiés en français en 1819 et 1820 dans le journal allemand de Meisner imprimé à Berne, sous la double signature. : « A. Le Royer, pharmacien, et J.-B. Dumas, son élève. » C’est ainsi, très modestement, que le nom de J.-B. Dumas fit sa première apparition dans la Presse scientifique ; il avait dix-neuf