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ces moyens les palpitations du coeur parurent diminuées. Quelque temps après, le malade éprouva des douleurs fortes dans la région ombilicale, avec tension chaleur, nausées et des vomituritions, redoublement du pouls toujours inégal, dur et intermittent ; symptômes qui annoncèrent une entérite. Des sangsues apposées au fondement ou sur la partie douloureuse du bas-ventre firent disparaître cette douleur ; mais il survint une œdématie des extrémités inférieures avec une plus grande gêne dans la respiration, lors cependant que les palpitations du cœur semblaient diminuées.

Le malade, après avoir ainsi vécu plusieurs semaines parut en un état moins fâcheux mais des faiblesses survinrent elles furent des plus intenses enfin M. Udriet périt après une maladie de plusieurs mois, sur laquelle diverses opinions avaient été émises, non-seulement quant à sa nature, mais aussi quant à son traitement.

On se convainquit, par l’ouverture du corps, que les cavités du coeur étaient extraordinairement dilatées, la paroi du ventricule droit étant amincie, et celle du ventricule gauche étant, au contraire, très-épaissie et formée par une substance cartilaginiforme ; l’oreillette droite était sur-tout amplifiée, pleine de sang, ainsi que les vaisseaux du foie ; les intestins étaient rouges, noirs même, paraissant être enflammés. Il y avait dans la partie supérieure du poumon des congestions stéatomateuses, qui auraient sans doute pu faire périr le malade de phthisie pulmonaire, s’il n’avait succombé à la maladie du cœur et à ses complications.

Il résulte de ce Mémoire, 1.o  que les entérites essentielles et primitives des intestins doivent être distinguées des entérites consécutives particulièrement des maladies du foie soit par rapport à la différence du pronostic qu’on peut en porter, soit pour ce qui concerne le traitement qu’on doit prescrire