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partie physique.

quadrupèdes, on doute encore s’ils ne sont pas ovipares comme les reptiles. M. Geoffroy croit pouvoir l’affirmer sur le témoignage d’un voyageur qui, dit-on, a non-seulement observé le fait, mais a rapporté récemment en Europe des œufs d’ornithorynque ; il dit même que, suivant les récits des naturels du pays, la femelle de cette espèce prépare un nid où elle dépose deux œufs.

Voulant ramener ces monotrèmes à sa théorie des organes des oiseaux, M. Geoffroy est obligé de considérer dans ces animaux, comme l’utérus, ce qui a été jusqu’à présent regardé comme la vessie par tous les anatomistes.

Du reste, M. Geoffroy continue à penser que les adhérences du fœtus avec ses enveloppes sont l’unique cause, ou, selon son expression, l’ordonnée de la monstruosité. Il a même essayé de faire des monstres : en enduisant ou revêtant plus ou moins les coquilles des œufs qu’il faisait couver, il a obtenu des fœtus retardés ou disproportionnés dans leur développement.

Il essayé aussi de retenir des œufs dans l’oviductus, pour voir s’il y aurait une incubation utérine et enfantement d’un animal vivant. Cette expérience réussit avec les couleuvres, dont le petit, comme on sait, est déjà tout formé dans l’œuf au moment où il est pondu. Le moyen à employer pour cela, d’après les observations de M. Florent Prévost, est de ne leur point donner d’eau où elles puissent se plonger ; alors elles ne se dépouillent pas de leur épiderme, et leur ponte est retardée. Dans les poules, il faut lier l’oviductus. Parmi plusieurs expériences qui ont produit dans l’œuf et dans l’oviductus des altérations très-diverses, M. Geoffroy croit avoir remarqué un commencement d’incubation dans un œuf qui avait été ainsi retenu pendant cinq jours.

M. Geoffroy-Saint-Hilaire a communiqué une description faite par un Anglais dans l’intérieur de l’Indoustan, d’une