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partie physique.

se mouvoir d’une manière très-apparente. Une seconde, une troisième expérience ayant donné le même résultat, il conjectura que les racines postérieures des nerfs pourraient bien être particulièrement destinées à la sensibilité, et qu’alors les antérieures le seraient au mouvement. Pour confirmer sa pensée, il chercha à couper séparément les racines antérieures, opération bien plus difficile que l’autre, et qu’après plusieurs tentatives il parvint cependant à effectuer. Le résultat ne fut pas douteux : le membre devint immobile et flasque, en conservant des indices non équivoques de sensibilité. Des épreuves faites avec la noix vomique ont donné lieu aux mêmes conclusions : ce poison n’a pas produit de convulsions dans les membres dont les nerfs avaient perdu leurs racines antérieures ; mais ceux où ils n’avaient conservé que leurs racines postérieures, les ont éprouvées aussi violemment que si toutes les racines fussent demeurées intactes. Les résultats de l’irritation ne sont pas tout-à-fait aussi nets ; il y a alors un mélange de contractions et de signes de sensibilité : mais les contractions excitées par la piqûre ou le pincement des racines antérieures sont infiniment plus marquées. Il n’y avait de traces d’expériences de ce genre que dans une petite brochure imprimée, mais non publiée, de M. Charles Bell, anatomiste anglais, célèbre par ses observations sur le cerveau, lequel avait remarqué que la piqûre des racines antérieures donne seule des convulsions aux muscles.


ANATOMIE COMPARÉE.


Nous avons rendu compte, en 1820 et en 1821, des observations de M. Geoffroy-Saint-Hilaire sur la constance du nombre des os dans les fœtus monstrueux, de fa classification qu’il a donnée de ces productions anomales de la nature, et des causes d’après lesquelles il a cru pouvoir en expliquer