avoir mis l’encéphale à nu, en a successivement détaché les parties par couches régulières, et en s’assurant toujours par une inspection immédiate des limites dans lesquelles il renfermait chacune de ses opérations.
C’est à ces travaux physiologiques de MM. Flourens et Fodera que l’Académie a cru devoir décerner cette année le prix fondé par feu M. de Monthyon pour l’encouragement de la physiologie expérimentale.
Les nerfs sont à-la-fois les organes du sentiment et du mouvement volontaire : mais on sait aussi que ces deux fonctions ne sont pas entièrement dépendantes l’une de l’autre ; que la première peut être anéantie sans qu’il y ait, de diminution dans la seconde, et réciproquement ; et l’on vient de voir qu’en effet elles ont des siéges différens dans les masses qui composent le cerveau.
Depuis long-temps, les anatomistes ont cherché à savoir si elles ont aussi, dans le tissu même des cordons nerveux, des filets qui leur soient privativement affectés ; mais on peut dire que jusqu’à présent ils avaient avancé, à cet égard, plus d’hypothèses qu’ils n’avaient donné de preuves et de faits positifs. M. Magendie vient de faire des expériences qui paraissent résoudre entièrement cet important problème. Les nerfs qui sortent de la moelle épinière y prennent leur origine par deux ordres de filets ou de racines, les unes postérieures, les autres antérieures, qui se réunissent au sortir de l’épine pour former le tronc de chaque paire de nerfs. M. Magendie, ayant réussi à ouvrir l’épine du dos d’un jeune chien, sans endommager ses nerfs ni sa moelle, imagina de couper à quelques nerfs leurs racines postérieures seulement, et il observa aussitôt que le membre correspondant était insensible aux piqûres et aux pressions les plus fortes : il le crut d’abord entièrement paralysé ; mais bientôt, à sa grande surprise, il le vit