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contient elle-même une trop grande quantité, puisqu’elle en est distendue outre mesure, le foie s’engorge de sang de plus en plus et se tuméfie en même temps que le cours de la bile y est troublé la jaunisse survient il y a souvent des flatuosités, des borborigmes des douleurs abdominales, surtout dans la région ombilicale, en même temps .que le pouls est dur, plein. Tout annonce une entérite, lors même souvent que le corps se tuméfie généralement, ou seulement dans les extrémités inférieures, soit par une pneumatie ou par l’anasarque.

J’ai vu cet état finir quelquefois par une longue et considérable diarrhée. Le malade paraissait ensuite se trouver en une moins fâcheuse situation même du côté de la maladie du coeur très-souvent, en pareil cas, la saignée a été utilement prescrite.

Qu’on lise, pour s’en convaincre, les observations que j’ai recueillies et rapportées dans mes Mémoires sur les maladies du cœur, relatives aux palpitations de cet organe, dont ont péri MM. Villement, marchand parfumeur ; Maupertuis, Joseph Chénier, et d’autres malades encore dont j’ai donné l’histoire. Je pourrais réunir à ces observations celles que j’ai recueillies depuis, car ces faits ne sont malheureusement pas rares.

Je dirai seulement un mot sur cette espèce d’entérite survenue à M. Udriet, rue Saint-Florentin. J’ai vu ce malade en consultation avec MM. Gall, Récamier, Laennec Kéraudren, Alibert, Bourdois de la Motte, Regnault, &c, il était atteint fréquemment des palpitations du coeur les plus violentes, d’une grande gêne dans la respiration, d’une forte douleur dans la région gauche et inférieure de la poitrine. Les saignées que M. Gall avait ordonnées avec succès furent réitérées d’après notre avis commun. Des juleps antispasmodiques et diurétiques, dans lesquels entraient la valériane sauvage et la digitale pourprée, &c., furent prescrits par