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partie physique.

du chyle et les artères soient restés intacts ; mais, à l’instant où le cours du sang dans les veines redevient libre, les convulsions commencent, et l’animal périt promptement. Au bout de plusieurs heures cependant, l’animal, préparé comme il a été dit, ne laisse pas d’éprouver les effets du poison ; mais M. Ségalas imagine que cela n’arrive qu’en vertu d’une transsudation au travers des membranes de l’intestin.

M. Fodera, jeune médecin sicilien, a présenté un mémoire dans lequel il considère l’absorption et l’exhalation comme une simple imbibition et une simple transsudation au travers des pores du tissu organique et des vaisseaux, lesquelles ne dépendent que de la capillarité de ce tissu. Non-seulement il a vu dans ses expériences des poisons agir au travers de portions de vaisseaux et d’intestins détachés de tout ce qui les environnait ; mais même, en introduisant dans un intestin une portion de vaisseau ou d’intestin d’un autre animal, liée aux deux bouts, et où du poison avait été placé, il l’a vu exercer son action sur l’animal au bout d’un temps plus ou moins long. Les gaz délétères ont été absorbés de la même manière. Des vaisseaux liés lui ont montré un suintement au travers de leurs parois. Il pense même que cette imbibition et cette transsudation par le simple tissu poreux des organes peuvent avoir lieu à-la-fois aux mêmes surfaces : ainsi, une anse d’intestin liée et remplie d’une certaine solution ayant été plongée dans une solution différente, il y a eu mélange réciproque ; introduction de la solution extérieure, mise au-dehors de l’intérieure. Cette communication mutuelle a lieu aussi pour les gaz. Le diaphragme, le tissu de la vessie, laissent passer dans les deux sens les liquides injectés dans les cavités qu’ils tapissent. Si l’on injecte de la solution de noix de galle dans l’abdomen, et de la solution de sulfate de fer dans la vessie, il se fait de l’encre dans l’une et dans l’autre cavité ; il s’en fait des veines à la trachée-artère : c’est du