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histoire de l’académie,

hauteur. Il faut les prendre entre dix-huit lignes et deux pouces de diamètre : on choisit, pour cela, le temps des pluies, et l’on s’assure d’abord par une petite entaille que l’écorce se détache aisément. On l’enlève sur le plus de longueur qu’il est possible, et on la met, pour vingt-quatre heures, en paquets, où elle éprouve une légère fermentation qui en détache l’épiderme ; elle se roule sur elle-même, et, après un jour de dessiccation à l’ombre, et un autre au soleil, elle est bonne à mettre en vente. Les débris se distillent dans de l’eau salée, et donnent deux sortes d’huiles fort recherchées : l’une légère ; l’autre, pesante, et qui brûle avec un parfum agréable. On tire aussi de l’huile des feuilles ; mais elle est de beaucoup moins précieuse. Les racines donnent beaucoup de camphre ; et le bois en contient en si grande quantité, qu’à quinze ou dix-huit ans on en tirerait un meilleur parti pour le camphre que pour la cannelle.

Une partie de ces détails s’accorde avec ce que van Rheede et Burman avaient déjà publié sur le même sujet.

M. Leschenault a envoyé à l’île de Bourbon plusieurs pieds de cannellier, qui y réussissent fort bien, et qui, traités d’après les procédés qu’il indique, seront plus productifs que ceux qui y avaient été transportés en 1772. Les rejetons de ces derniers, multipliés à Caïenne, y donnent depuis long-temps de la cannelle ; mais il paraît que l’humidité du climat lui a fait perdre beaucoup de ses qualités.


M. Rafeneau-Delile, professeur de botanique à Montpellier et correspondant de l’Académie, a décrit une plante singulière de la famille des courges. Elle diffère des genres voisins qui ont en général deux sexes séparés, parce qu’elle porte des fleurs hermaphrodites sur les mêmes tiges que les fleurs mâles. Son fruit, long de près de deux pieds, et gros à proportion, se couvre d’une poussière résineuse et inflam-