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histoire de l’académie,

trois divisions latérales de chaque côté auxquelles M. Desmarets donne des noms d’après les organes qu’elles recouvrent ; et c’est d’après leurs proportions et leurs positions relatives, jointes à la forme générale, qu’il reconnaît ses genres et ses sous-genres.

Il a décrit ainsi jusqu’à trente-quatre espèces de crustacés fossiles, appartenant à des subdivisions zoologiques différentes, et enfouis dans des terrains de différentes formations. Les plus anciens se trouvent dans les schistes de calcaire argileux de la vallée de l’Altmühl, et nommément dans les carrières de Pappenheim. Il y en a même une espèce à longue queue qu’on ne peut rapporter à aucun des sous-genres connus aujourd’hui, et l’on y en voit une de limule ou crabe des Moluques, genre maintenant étranger à l’Europe : mais on n’y a encore découvert aucun crabe proprement dit, ou à queue courte et repliée ; ces crabes deviennent au contraire fort communs dans les couches supérieures. La série de ces animaux commence en quelque sorte où finit celle des trilobites, dont nous avons parlé, d’après M. Brongniart, dans notre analyse de 1819.

Elle se continue ensuite dans les terrains plus récens ; car il existe des crustacés fossiles dans les couches argileuses inférieures à la craie, dans le calcaire grossier, et jusque dans les terrains d’eau douce.

À cet ouvrage, qui est imprimé avec celui de M. Brongniart sur les trilobites, sont jointes de belles planches lithographiées, où l’auteur a eu l’attention de compléter chaque figure par le rapprochement d’individus mutilés différemment, mais dont l’identité d’espèce ne restait pas douteuse.

Le travail de M. Adolphe Brongniart sur les végétaux fossiles, dont nous avons parlé l’année dernière, a aussi été publié avec des lithographies très-délicates. Cet art, en se perfectionnant, devient chaque jour plus utile aux sciences