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apprit, 1.o  que le foie était volumineux, et que la vésicule du fiel était très-ample, pleine de bile et contenant plusieurs petites concrétions que ses parois étaient épaisses et couvertes de vaisseaux pleins de sang ;

2.o  Que l’estomac était atteint d’inflammation sur-tout sa membrane interne ;

3.o  Que les intestins grêles particulièrement le duodénum, étaient d’un rouge violet dans une grande étendue, et percés en quelques endroits par de très-grandes érosions sur-tout dans la membrane muqueuse. Ils contenaient une humeur noirâtre comme la bile qu’on avait vue dans la vésicule du fiel et dans le canal cholédoque.

Mon opinion que partagèrent mes confrères fut que le malade était mort d’un cholera-morbus par suite d’une maladie du foie dont il avait, quelque temps auparavant, éprouvé les symptômes, la jaunisse, la colique hépatique, les nausées et les vomissemens. J’ajoutai que les ouvrages[1] contenaient plusieurs de ces exemples, auxquels j’en aurais pu réunir deux ou trois autres que j’avais recueillis dans ma pratique médicale et anatomique[2]. Je dis, que si ce genre de mort avait été plusieurs fois attribué à l’empoisonnement, c’était parce qu’on n’avait fait attention qu’aux symptômes qui indiquaient l’inflammation des intestins, et non à ceux qui avaient caractérisé la maladie du foie antécédente et que, de plus encore, dans les procès-verbaux de cette sorte d’ouverture de corps, on n’avait quelquefois fait mention que des altérations reconnues dans les intestins, et non de celles qu’on aurait pu reconnaître dans le foie, si l’autopsie avait été complète et fidèlement exposée.

  1. Particulièrement celui de Morgagni, De sed. et caus. morb. lib. iv, epist. lix.
  2. Voyez mon Rapport sur la maladie de M. Madison, à la suite de l’Instruction sur le traitement des empoisonnemens.