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partie mathématique.

différentes matières. Pour cela, il a enduit toutes les surfaces d’un même vernis noir. Des expériences précédentes sur le refroidissement des métaux lui ont servi à régler le nombre et l’épaisseur des couches, en sorte que toutes les barres eussent une même enveloppe également pénétrable à la chaleur. Cette condition, que l’auteur avait déjà observée dans d’autres recherches, lui a paru indispensable pour déterminer les conductibilités respectives. À la vérité, on ne connaît point ainsi les valeurs absolues ; mais, celle du fer ayant été déterminée, comme nous avons dit, par d’autres expériences, il suffisait de connaître les rapports, en comparant au fer toutes les autres substances.

Les observations contenues dans le mémoire rendent très-sensibles plusieurs résultats que l’analyse avait fait connaître depuis long-temps, mais qu’on retrouve avec intérêt par la voie expérimentale. Ainsi la théorie avait appris que dans les corps dont la conductibilité a une assez grande valeur, comme le cuivre et même le fer, les thermomètres placés à distances égales dans l’axe du prisme indiquent des températures qui décroissent sensiblement comme les termes d’une série récurrente. Nous remarquons en effet cette loi dans le tableau des nombres observés ; et si elle n’avait pas été donnée par la théorie, il est évident qu’on la déduirait aujourd’hui de l’observation.

Il nous reste à indiquer les valeurs numériques que ces dernières expériences ont procurées. L’usage commun suffirait pour montrer que le cuivre conduit plus facilement la chaleur que le fer ou l’étain, et que le marbre et la porcelaine jouissent de cette faculté à un degré très-inférieur à celui qui convient aux métaux ; mais on n’avait point encore exprimé ces rapports par des nombres. Les valeurs numériques que l’on a déterminées d’abord ne peuvent encore avoir la précision qu’elles