Morgagni, de Lieutaud, et d’autres habiles anatomistes, des exemples qui prouveraient non-seulement que des entérites se sont réunies aux maladies du foie, quand celles-ci paraissaient en pleine vigueur, mais même qu’elles sont survenues quelquefois lorsqu’elles paraissaient guéries, les symptômes de la maladie dont le foie avait été affecté n’ayant plus lieu, ou étant à peine prononcés lorsque ceux de l’entérite étaient très-intenses.
L’ouverture de ces corps n’a alors démontré que de très-légères lésions dans le foie, ou même cet organe a-t-il quelquefois paru sain ce qui ne prouve cependant pas qu’il n’ait pas été malade ; car combien de maladies des organes n’y at-il pas sans altérations après la mort, assez considérables pour être reconnues par les anatomistes
Il ne faut cependant pas ignorer que diverses causes peuvent faire que le foie paraisse en meilleur état qu’on ne l’avait jugé : d’abord, parce qu’il remonte sous les fausses côtes, à proportion que le poumon droit, ou la cavité de la poitrine qui le contient, se dégorge du liquide que le foie renfermait, ce qui fait qu’il peut paraître, dans le cadavre, moins gros qu’on n’aurait cru qu’il était dans le vivant et encore, parce qu’à la suite des grands dévoiemens que les phthisiques éprouvent, toutes les parties du corps maigrissent, et que le foie perd quelquefois de son volume de sorte que les altérations,de cet organe frappent moins qu’elles n’auraient fait, s’il n’avait pas éprouvé quelque diminution dans l’étendue et la nature de ses altérations.
Je pourrais dire, à l’appui de cette opinion, que j’ai quelquefois reconnu que le foie des phthisiques morts d’une hémoptysie ou d’un épanchement d’eau dans la poitrine, avant qu’ils eussent éprouvé le dévoiement, qui finit ordinairement leur maladie par la mort, était beaucoup plus gros et plus dur qu’il ne l’était dans d’autres phthisiques qui étaient morts