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partie mathématique.

fait agir l’un sur l’autre deux conducteurs voltaïques, ou un conducteur et un aimant. Il en conclut qu’elle ne peut pas être représentée par une simple fonction de la distance de deux particules matérielles entre lesquelles elle s’exerce, mais qu’il faut nécessairement admettre dans l’expression de cette force les angles qui déterminent la direction suivant laquelle le courant électrique traverse les deux particules.

Dès le commencement de ses recherches, M. Ampère s’était proposé de déterminer cette expression en se fondant uniquement sur les résultats d’expériences où l’on n’employait que des conducteurs voltaïques, afin qu’elle fût indépendante de toute hypothèse sur la nature des aimans, et il y était parvenu : mais la formule qu’il avait obtenue contenait deux constantes indéterminées dont il restait à trouver la valeur, pour que celle de la force fût complétement connue.

La première de ces constantes est l’exposant de la puissance de la distance de deux élémens de courans électriques, à laquelle leur action mutuelle est réciproquement proportionnelle, quand les angles qui déterminent les directions relatives de ces deux élémens restent les mêmes. La seconde est le rapport des actions exercées à une même distance par deux élémens parallèles dans les deux positions extrêmes où ils peuvent se trouver, selon qu’ils sont tous deux dirigés suivant la droite qui mesure leur distance, ou tous deux perpendiculaires à la même droite.

Dans le mémoire qu’il a lu à l’Académie le 10 juin, M. Ampère, après avoir donné à la valeur générale de l’action mutuelle de deux élémens de conducteurs voltaïques une forme qui facilite les calculs, rapporte d’abord une expérience par laquelle il s’est assuré qu’un conducteur circulaire n’a aucune action pour faire tourner autour de son axe un conducteur mobile de forme quelconque dont les deux extrémités sont dans cet axe, et par conséquent lorsque les deux