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finissant dans la matinée par une toux avec quelques expectorations muqueuses, quelquefois sanguinolentes. Les expectorations muqueuses devinrent très-considérables, et la respiration parut être moins libre.

Un tel état me fit craindre beaucoup que le malade ne finît par mourir d’une phthisie pulmonaire, d’autant plus qu’il avait eu, dans les deux années précédentes, des catarres qui, quoique moins violens, avaient eu beaucoup de peine à cesser dans l’été. Cependant les symptômes de cette maladie parurent diminuer, au lieu d’être continus ils eurent une certaine intermittence, d’abord sans types réglés, en augmentant progressivement, non en surcroît de force dans le pouls, mais en faiblesse. Des remèdes plus toniques furent prescrits ; mais les redoublemens de toux, de gêne dans la respiration, avec de copieuses excrétions muqueuses, furent suivis de fortes syncopes, qui, progressivement, devinrent si intenses, qu’on craignit que le malade ne pérît à la première. Je prescrivis le quinquina à très-haute dose ; celle d’une once et demie en décoction dans l’espace de vingt-quatre heures, suffit pour diminuer le redoublement suivant d’intensité et de longueur On ajouta le lendemain un demi-gros de quinquina en poudre dans chacune des doses de la décoction et les redoublemens typhoïdes cessèrent.

On continua cependant l’usage du quinquina en diminuant progressivement sa quantité le catarre parut considérablement diminué ; le malade passa plusieurs jours dans un état d amélioration lorsque, plus que jamais, il se plaignit de douleurs abdominales, et quelquefois seulement dans la région des hémorroïdes.

Ces douleurs devinrent de plus en plus fréquentes et vives ; des sangsues au fondement furent apposées pour extraire une palette de sang les douleurs parurent se calmer, mais ce ne fut pas pour long-temps ; elles se renouvelèrent quelque temps