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histoire de l’académie,

les corps solides : or on conclut de cet examen que non-seulement il existe dans ce cas un axe principal, mais que la mobilité de l’océan et les résistances opposées aux oscillations ne peuvent que conserver ou rétablir l’équilibre du sphéroïde. Ainsi la terre, dont une partie est couverte d’eau, jouit, comme les corps solides, de la propriété de pouvoir tourner uniformément autour de certains axes immuables ; seulement elle changerait de figure si l’axe de rotation venait à changer.

Les observations, et la comparaison de la théorie avec les faits, tendent à prouver que la masse du globe était primitivement à l’état fluide. La compression que le poids des couches supérieures exerce sur les couches intérieures du globe a dû augmenter la densité des parties les plus voisines du centre, et cette seule cause expliquerait la densité croissante des couches. Il est intéressant d’examiner si, dans la supposition d’une masse homogène primitivement fluide, comprimée par son propre poids, on trouverait des résultats qui se pussent concilier avec les observations et en effet, on y est parvenu. Il suffit de concevoir que dans les corps solides la résistance à la compression est d’autant plus grande que la masse est déjà plus comprimée. En représentant par une loi très-simple cette augmentation de la force de résistance, on voit que tous les faits connus pourraient être expliqués. Au reste, l’auteur a pour objet dans cette discussion, non de considérer les diverses causes qui ont déterminé la constitution intérieure du globe, mais d’examiner séparément quel serait l’effet résultant de la compression dans une masse fluide homogène.

La recherche relative aux changemens que le refroidissement progressif aurait pu occasionner dans les dimensions, et par conséquent dans le mouvement diurne du globe, n’offrait pas moins d’intérêt que les précédentes.

Si la température de la terre s’est abaissée progressivement,