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de m. banks.

nouveaux Argonautes furent accueillis à leur retour. Toutes les classes de la nation voulurent leur témoigner ce qu’elles sentaient pour eux ; le Roi, en particulier, leur montra le plus grand intérêt. Ami comme il l’était de la botanique et de l’agriculture, il reçut avec un plaisir sensible les graines et les plantes que lui offrit M. Banks, et conçut dès-lors pour ce jeune voyageur cette affection dont il n’a cessé de lui-donner des marques.

L’Angleterre, l’Europe entière, avaient applaudi trop unanimement à ce genre si nouveau et si généreux d’entreprises, pour que le gouvernement anglais ne se crût pas obligé de le renouveler. En 1773, le capitaine Cook dut repartir pour son second voyage, de toutes les expéditions nautiques la plus étonnante par le courage et la persévérance de ceux qui s’y sont livrés. M. Banks aussi était résolu de l’accompagner de nouveau ; il devait encore emmener Solander ; tous leurs préparatifs étaient faits : mais ils demandaient, et cela était trop juste pour de pareils hommes, de se donner sur le vaisseau les commodités qui, sans gêner l’expédition, pouvaient rendre leur dévouement moins pénible. Il est difficile de comprendre comment le capitaine put se résoudre à se priver de leur secours. Fut-ce jalousie ou regret d’avoir vu partager sa gloire par des hommes qui avaient partagé si efficacement ses travaux ? Fut-ce le souvenir de quelques embarras que lui avaient occasionnés pendant son premier voyage les égards dus à des personnages considérables ? Nous ne prétendons pas le décider. Ce qui est certain, c’est qu’il fit détruire de son chef, sur le vaisseau, divers arrangemens que M. Banks y avait fait faire, et que celui-ci, dans un mouvement d’humeur, renonça à tous ses projets.

Je ne chercherai point ici à prononcer entre eux. Si l’on songe que le capitaine Cook se brouilla avec les deux Forster,