L’expérience a prouvé que ces inflammations ne pouvaient être traitées comme celles qui sont essentiellement inflammatoires d’abord, parce que rarement cette inflammation est aussi forte que l’autre, et que, si elle a une certaine intensité, la saignée est nécessaire, ce qui arrive souvent mais alors il ne faut pas y recourir avec autant de fréquence que dans î’entérite qui n’est pas symptomatique.
On ne peut ensuite, lorsque cette entérite est dissipée, se dispenser de prendre sa véritable cause en considération, souvent pour pouvoir prescrire le quinquina à haute dose, seul ou réuni à d’autres antiseptiques qui peuvent être indiqués on peut conseiller utilement les boissons acidulées et quelquefois les vésicatoires en diverses parties du corps ; genre de traitement bien différent de celui qu’il faut prescrire dans la vraie entérite.
Qu’on lise, à ce sujet, les grands ouvrages de Pringle[1], d’Huxham de Torti, et d’autres savans et bons médecins et l’on se convaincra que les inflammations des intestins, symptomatiques des fièvres malignes, dans lesquelles le foie et la bile sont plus ou moins altérés, ne peuvent être considérées, ni pour le pronostic, ni pour le traitement, comme celles qui ne le sont pas, ou qui sont essentielles, comme disent les médecins.
Combien de fois n’avons-nous pas vu nos anciens grands médecins Vernage Bouvart, Borie, Maloet &c., ordonner, non-seulement au commencement des fièvres alors généralement appelées putrides et malignes mais même dans le cours plus ou moins avancé de ces funestes maladies, et cela surtout lorsque les douleurs des intestins étaient violentes, avec tension et gonflement du bas-ventre et forte menace d’inflammation, ordonner, dis-je, la saignée du bras! elle dis-
- ↑ Observations on the diseases of the army, Lond. 1752, in-8o.